Vernet Théophile - Généalogie de Mosset

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Vernet Théophile

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Théophile Vernet  (1851-1931)
Curé de Saint-Nazaire


Vernet Théophile Alexandre Auguste, né le 27 mai 1851 à Mosset, est le fils de Vernet André ( 1821-1895), instituteur et de Estève Marie ( 1829-1894) il est le frère de Benjamin Vernet (1863-1935), curé de Mosset de 1917 à 1935.

Service militaire
Au recensement de la classe 1871 (certifié conforme par le maire, Palol, le 25/01/1858)  il a le N°5
Et est de petiote taille avec 1,610 m et “Sait lire et écrire. Il a reçu une instruction secondaire et .”
Absent, le maire a tiré pour lui. Il est Élève au grand séminaire.
Il obtient une dispense provisoire (Archives de la mairie de Mosset - ADPO 1R79)
Il est ajourné par suite de sa situation : les séminaristes sont exemptés. Il est ensuite réformé.
Était de petite taille (Bulletin paroissial de 04/1932)
Il aurait été (Avant 1870) le plus jeune séminariste bachelier en France (Source : Yvonne Gatel)
Ordonné en 1877 il est prêtre desservant en 1899 depuis 1898, à Ansignan (272 habitants) (Bibliothèque diocésaine - Ordo)

Lettre au vicaire général du 29/05/1906
"Mon frère (Benjamin curé à Fenouillet) et moi sommes obligés d'aller à Marseille la semaine prochaine pour traiter une affaire urgente avec une de nos sœurs (Vernet Marie épouse de Ville Jean Baptiste, employé des postes) qui y habite.
Comme nous ne pouvons pas prévoir la durée de notre absence, nous tenons à vous en avertir, assurés que vous n'y verrez aucun inconvénient. Le service de nos paroisses sera assuré pendant ce temps par Monsieur Sors à Ansignan et par Monsieur Carla à Fenouillet.
Il est entendu que nous rentrerons toujours au plus tard le samedi qui précède la solennisation de la Fête Dieu. Thérèse. Vernet."
(Bibliothèque du diocèse de PerpignanLiasse Ansignan - Document 94)

Lettre de Monsieur l'Abbé
Théophile Vernet à l'évêque de Ansignan le 16-12-1904
"Monseigneur,
Pour répondre au désir exprimé dans votre lettre pastorale du 22 février, je viens vous rendre compte des résultats du Jubilé.
Les exercices préparatoires ont duré cinq jours pour clôturer le 8 décembre. Ils ont été suivis régulièrement par une centaine de fidèles  qui ont paru s'intéresser aux diverses instructions données. Le matin, à la messe, l'assistance était plus nombreuse que je ne pouvais l'espérer  et pendant la journée les visites à l'église étaient fréquentes, ajoutez à cela beaucoup de chemins de Croix et des prières prolongées à l'autel de la Vierge. Comme couronnement il y a eu 47 communions de femmes, les hommes s'étant abstenus selon les déplorables  habitudes de s'approcher du tribunal de la pénitence et de la sainte table les enfants au-dessous de dix ans, au nombre d'une quarantaine, ont aussi gagné le Jubilé.
Y a-t-il lieu d'être entièrement satisfait
Non, certesMais je dois vous avouer, Monseigneur, en toute sincérité que j'étais loin de m'attendre à un pareil résultat.
Ici, comme partout ailleurs, les luttes politiques ont créé des divisions regrettables et il est de règle presque absolue qu'un bon républicain ne doit pas entrer à l'église. De plus les journaux avancés qui commentent des sectaires ignorants, et par cela même de mauvaise foi, pervertissent chaque jour davantage les esprits faibles qu'on tâche d'éloigner de toute pratique religieuse et encore l'enseignement anticatholique  et persévérant du représentant de l'instruction publique corrompt les jeunes intelligences. Enfin, l'état d'âme spécial des habitants, qui sans être en général hostiles à la religion, se montrent d'une indifférence lamentable pour l'accomplissement de leurs devoirs de chrétiens et réfractaires à tout entraînement. Tout autant de causes ou de motifs qui me faisaient craindre pour la réussite même partielle du Jubilé.
Grâce à Dieu et à Marie Immaculée, toutes les personnes qui par conviction et tradition étaient susceptibles de gagner le Jubilé, l'ont gagné dans de bonnes dispositions. Toutes ont répondu à mon appel et je n'ai eu à regretter aucune défection. Malgré les railleurs, les bons se sont maintenus dans le droit chemin et les efforts désespérés des méchants ont misérablement échoué.
Il me plaît de vous dire, Monseigneur, avant de finie cette relation déjà peut-être trop longue, que la fête de l'Immaculée Conception, le 8 décembre été célébrée dans l'église d'Ansignan avec solennité comme aux jours de grands offices et j'aime à caresser le doux espoir que la Bonne Vierge n'oubliera pas ceux qui, en ces circonstances particulières, lui ont prouvé qu'ils voulaient rester ses enfants fidèles.
Daignez agréer, Monseigneur, l'assurance de mon très profond respect en N. S
.    
Th Vernet, curé d'Ansignan.(Bibliothèque diocésaine - Liasse  Ansignan)

Théophile Vernet quitte Ansignan pour Saleilles le 20-08-1911.
Le 12 mars 1911, Saleilles est érigé en paroisse par décision épiscopale. La cérémonie s'est déroulée à la chapelle, car l'église n'était encore qu'un chantier, en présence de nombreuses personnalités ecclésiastiques. Il est à noter que Saleilles, qui ne sera commune à part entière que 13 ans plus tard, est l'un des rares hameaux à être paroisse.
Un curé est nommé au mois de mai. Le 27 août 1911, M. Théophile Vernet est le premier curé résidant à Saleilles depuis la Révolution. Il prend en main la suite des travaux. Ce sera l'homme de terrain, efficace et sérieux, prenant sa tâche à cœur. M. Blancou sera l'exécuteur testamentaire, supervisé par M. Gaston, parent de la défunte, à qui la demoiselle a laissé toutes les explications dans des lettres. (http://www.saleilles.net/hist/eglise.html)
Il écrit le 04/08/1911 au Grand Vicaire : "Au sujet de l'œuvre de la Conservation de la Foi, il convient de noter que tous ceux qui se disaient républicains , même les plus modestes, refusent la moindre cotisation." (Bibliothèque du diocèse de PerpignanLiasse Ansignan - Document 95)

Décès
- Le dimanche 8 février, à 7 heures, les cloches annonçaient tristement à la population qu'un de ses enfants venait de la quitter.
Il s'agissait dé M. l'abbé Théophile Vernet, ce prêtre vénérable qui, soit pendant les vacances passées régulièrement au foyer paternel, soit surtout pendant ces neuf dernières années vécues, auprès d'elle l'avait toujours édifiée, par sa touchante piété, sa bonté sans limites et sa profonde humilité.
Sa piété qui le poussait à se rendre le matin, à l'église, quelquefois le premier et par les plus grands froids, pour y célébrer la sainte messe et s'y livrer à des actions de grâces qui ne finissaient jamais. Il fallait bien que le mal, dont de temps a autre, il souffrait, l'accable pour l'empêcher d'assister à n'importe quelle cérémonie paroissiale dont, par son chant clair, puissant, toujours jeune, il était l'animateur.
La bonté rayonnait sur son visage fin et souriant ; il la prodiguait en particulier aux faibles, aux petits, ne supportant, pas qu'on les méprise ou les attaque; de cela se souviennent ou devraient se souvenir la foule de jeunes gens qui successivement pendant dix ans furent ses élèves de prédilection parce qu'il voyait déjà en eux de futurs prêtres de Jésus-Christ.
A Mosset, sa joie était de causer avec les vieillards de son âge, de caresser les enfants et d'inculquer avec une patience d'ange, a ceux du catéchisme qui, moins doués que les autres, lui étaient confiés, les éléments de la doctrine chrétienne.
Quant à l'humilité, c'était sa vertu préférée. Il la prêchait à tous et à chaque instant, même pendant les heures de délassement qu'il prenait chaque soir et ou personne
n'aurait jamais cru qu'il puisse y avoir place pour en vanter les mérites. Il faut être humble, répétait-il sans cesse, l'orgueil est toujours puni.
Et il fut humble.... Humble pendant ses brillantes études au Petit Séminaire de Prades où les, premiers prix couronnèrent toujours ses efforts, humble après ses succès universitaires, humble au collège Saint Louis de Gonzague ou, au témoignage de Monseigneur l'Archevêque de Bourges, son ancien supérieur, il enseignait avec tant de distinction; humble après l'achèvement magnifique mais bien pénible de son, église de Saleilles, humble partout, humble toujours, fuyant comme la peste tout ce qui aurait pu lui valoir un quelconque des hochets de la vanité humaine...
Son humilité cependant ne l'empêchait pas de cacher, sous de frêles apparences une âme indomptable quand il s'agissait de défendre les droits de la justice et de la vérité : " Est, est; non, non ". Telle était sa devise, et jamais, quoi qu'il ait pu lui en coûter, il ne s'en est écarté.
De pareilles qualités devaient mériter à notre cher disparu la mort promise aux justes. Dieu la lui envoya le 7 février, à 9 h. 30 du soir, un samedi, c'est-à-dire un jour consacré à la Très Sainte Vierge dont si souvent, pendant sa vie il avait chanté les gloires, soit en chaire, soit en égrenant entre ses doigts et où qu'il se trouvait, le divin chapelet.
Atteint de la grippe le dimanche précédent, aussitôt après sa messe, une congestion pulmonaire ne tarda pas à se déclarer contre laquelle les soins les plus affectueux et les plus attentifs demeurèrent, hélas ! impuissants.
Le vendredi soir, à 6 heures, le mal faisant des progrès le très dévoué curé de Campôme, M. Solatges, lui proposa de lui administrer les derniers sacrements, chose qu'il accepta avec uni bonheur visible. D'une voix claire, nette, il répondit lui-même à toutes les prières du Rituel, se découvrit pour recevoir Notre - Seigneur et présenta aux onctions ses pauvres membres  fatigués, réclamant à la fin l'Indulgence Plénière qu'on oubliait de lui donner. Oh '  le beau et consolant spectacle !
A partir de cette heure et après avoir fait de bon cœur le sacrifice de sa vie, ses lèvres se remuèrent que pour la prière, prière incessante, active, on aurait dit pressée "Je vous salue, Marie... Sainte - Marie... " prière qu'il n'interrompit qu'une seule fois pour répondre avec une force étonnante au violent désir exprimé par soit frère d'avoir de lui, pour lui et ses sœurs, un dernier mot, une suprême exhortation : " Soyez unis, s'écria-t-il après une minute de réflexion, aimez-vous bien les uns les autres ". --- Un baiser, oh !  le tendre et inoubliable baiser ! et la prière recommença ; quelques instants après, priant toujours et les portes du ciel s'ouvrant sans doute devant lui, un sourire ineffable illumina son visage et il rendit son âme à Dieu.
(Bulletin Paroissiale de Mosset - Mars 1931)

Obsèques - MOSSET Obsèques - Lundi, à 10 h. 30 du matin, ont eu lieu, avec le concours d'une nombreuse assistance, les obsèques  du regretté M. l'abbé Théophile Vernet, décédé a l'âge de 79 ans.
Pas un homme, pas un adolescent de Mosset n'y manquait, et parmi les femmes, on vit encore s'avancer pour l'offertoire des grand' mères coiffées du capulet antique, et d'autant plus seyant, d'autant plus touchant, qu'on ne le verra bientôt plus chez nous.
Des voix d'hommes nombreuses, admirablement timbrées et nuancées, exécutèrent tous les chants liturgiques.
La messe terminée, M. l'Archiprêtre de Prades, monta en chaire et retraça la vie pleine d'édification du défunt, ses études au Petit Séminaire  de Prades et au Grand Séminaire ; son professorat si distingué  au collège Saint Louis ; son ministère paroissial à Ansignan et à Saleilles et enfin sa retraite laborieuse, bienfaisante à Mosset
. (Journal des Pyrénées Orientales -12 février)

Bulletin Paroissiale de Mosset - Avril 1931
Voulant fixer à jamais la noble et touchante figure de celui que nous pleurons toujours amèrement, nous nous en voudrions de ne pas reprendre sur le Bulletin les deux articles parus sur lui dans la Croix des Pyrénées Orientales, les dimanches 22 février et 8 mars,  et qui complètent heureusement ceux contenus  dans le Bulletin du mois dernier.

MOSSET - Sur la mort pieuse de Monsieur l'Abbé Théophile Vernet.
Quelques imprécisions s'étant glissées dans l'article nécrologique paru dans dernier numéro de la Semaine Religieuse, permettez à un témoin oculaire de la mort très pieuse du regretté abbé Théophile Vernet de venir simplement les relever et les mettre au point.
D'abord, ce n'est pas le vendredi, ni le dimanche, mais bien le samedi 7 février, exactement à 9 heures et demie du soir, que s'est endormi dans le baiser du Seigneur, M. l'abbé Théophile Vernet.
La veille, vers 5 heures de l'après-midi, profitant d'un moment de calme et de repos, il recevait les derniers Sacrements en pleine conscience de la gravité de son état, et avec une parfaite lucidité d'esprit, se confessant et communiant avec une ferveur toute particulière, répondant bien distinctement aux prières de l' Extrême - Onction et demandant lui-même, à la fin, l'indulgence plénière in articulo mortis.
Son frère, M. l'abbé Benjamin Vernet, quoique souffrant, était présent, ainsi que quelques heureux privilégiés, qui ne pouvaient contenir leurs larmes d'émotion.
A partir de cet instant, le cher malade sembla ne plus être de la terre. Dans les rares moments de répit que lui laissait la souffrance, on voyait ses lèvres murmurer tout bas une prière et son visage se recueillir et refléter comme un rayon de cette paix céleste et de cette sérénité souveraine que seules peuvent donner, devant la mort, une conscience pure et une âme confiante en Dieu.
Le samedi matin,. son état s'aggravant subitement, M. l'abbé Benjamin, averti, dut s'arracher au lit où le tenait la grippe et, n'écoutant que son cœur, ne voulut plus.

M. l'abbé "Théophile", c'est ainsi que l'on toujours nommé les siens, ses amis, ses élèves et ses paroissiens, était né d'une famille profondément chrétienne. Son père, instituteur d'ancienne école, chrétien de vieille roche, n'hésita pas à laisser ses deux fils, Théophile et Benjamin, à cheminer leurs pas vers le sacerdoce, tandis qu'il dirigeait lui-même ses filles vers l'enseignement. Ainsi Dieu dans la famille, serait servi, et aussi la Société…
Sorti bachelier du petit séminaire de Prades, ou il avait fait de brillantes humanités, "M. l'abbé Théophile ", entra au grand séminaire de Perpignan, et, de suite, marqua sa place parmi les élèves les plus intelligents, les plus studieux et surtout les plus humbles.
Humbles ! Il fut toute sa vie, et c'est à cette vertu, si rare de nos jours, si vivante chez lui, qu'il dut d'être curé de tous et … partout.
Mais que des trésors d'intelligence et de cœur couvraient ces modestes apparences !
Professeur d'humanités" pendant dix ans, au Grand Saint Louis, il fit preuve d'une science qu'en homme consciencieux, il cultivait avec une rigoureuse méthode.
Ayant quitté l'enseignement, il entra dans le ministère pastoral. Successivement il fut nommé curé d'Ansignan et de Saleilles.
(Le dimanche 22 février, La Croix) :

LE 11 FÉVRIER 1932, à " Mosset-du-Conflent ",
M. le Curé, entouré de ses paroissiens et de quelques prêtres voisins on amis, célébrait la mémoire de son " humble " frère, le cher abbé Théophile Vernet, qui, il y a un an, de la terre est allé à Dieu, pour recevoir de sa Bonté la récompense promise à ceux qui l'aiment.
A l'occasion de cet anniversaire, " quelques lignes " à écrire me sont imposées, plutôt destinées aux habitants de Mosset, compatriotes du cher défunt.
Dans un cadre aussi restreint -- " quelques lignes " -comment enchâsser une perle -si précieuse ?
Au risque de commettre une, " redite ", je donnerai le trait caractéristique de ce prêtre " Il fut humble parmi les humbles! "
A nous, pèlerins de Dieu, égarés dans la même montagne, qui avons connu ce corps frêle et menu, volontairement courbé sur une taille toute petite, si quelqu'un nous eût demandé, comme le Christ lui-même aux multitudes baptisées dans le Jourdain : " Qu' êtes-vous allés voir dans le désert" ", nous aurions pu répondre : " un roseau ".... le plus frêle des roseaux ... mais un de ces roseaux qui n'agite point le vent de l'opinion ou de la vague humaine.... un de ces roseaux que tient dans sa main le Tout - Puissant, prêt à toujours créer de rien.... un roseau pensant et priant, pleinement livré a l'action divine...
C'est, en effet, par l'humilité qu' " en nos temps mauvais ", où l'incrédulité, fille de l'orgueil, a multiplié ses victime, M. l'abbé Théophile Vernet, est devenu l'artisan efficace de la résurrection du sentiment religieux partout où il a passé ... Il a conservé la flamme là ou encore elle était vivante ... ; ailleurs, il a ranimé cette, flamme éteinte du sanctuaire.... et la flamme a rayonné, attirante... et conquérante
... (Bulletin Paroissiale de Mosset - Avril 1932)

 
Mis à jour le 27/07/2017
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