Biographies : Adroher Alphonse - Curé de Mosset - Généalogie de Mosset

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Biographies : Adroher Alphonse - Curé de Mosset

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Adroher Alphonse (1864-1925)
Curé de Mosset de 1900 à 1915
Alphonse Etienne Sulpice Adroher, né le 19 janvier 1864 à Bouleternère, est le fils de Sulpice Adroher, propriétaire et de Thérèse Pontich.
Ordonné en 1887, il est à Fillols (410 habitants) comme prêtre desservant en 1899 depuis 1894. (Bibliothèque diocésaine - Ordo)
A Mosset en 1900
"A l'inoubliable Monsieur Sacases succéda Monsieur Alphonse Adroher originaire de Bouleternère ; Il quittait Fillols (410 habitants) et il prit possession de son poste peu de temps après sa nomination du 21/07/1900. Jeune encore, 36 ans, il nous arriva avec la juste réputation de prêtre instruit et zélé. Son désir fut de continuer l'œuvre pacifique de son prédécesseur et il y réussit ; Pendant les quinze années de son séjour il s'appliqua à remplir ce programme se montrant toujours d'une patience inaltérable. Il montra de l'énergie à l'époque des inventaires et n'hésita pas à chasser de l'église les perturbateurs qui tentèrent de faire du désordre ; Les deux plus audacieux ont eu une fin tragique et la population a remarqué le fait en lui donnant un sens de mystérieux châtiment.
Monsieur A. Adroher était encore à Mosset quand éclata la grande guerre de 1914. Comme son prédécesseur il raffermit le courage de ceux qui partaient pour défendre la patrie injustement attaquée et consola les familles éprouvées ?
Il tenait la chaire avec aisance, s'exprimant dans un style du plus pur catalan… il soignait d'une façon particulière les livres du catéchisme ; aussi les enfants appréciaient-ils dans la doctrine chrétienne tous les plus petits détails.
Il espérait rester encore longtemps à Mosset lorsqu'il fut nommé en 1915 curé doyen de Vinça, où il est mort en 1925. " (Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Benjamin Vernet
Alphonse Etienne Sulpice Adroher, né le 19 janvier 1864 à Bouleternère, est le fils de Sulpice Adroher, propriétaire et de Thérèse Pontich.
Ordonné en 1887, il est à Fillols (410 habitants) comme prêtre desservant en 1899 depuis 1894. (Bibliothèque diocésaine - Ordo)
A Mosset en 1900
"A l'inoubliable Monsieur Sacases succéda Monsieur Alphonse Adroher originaire de Bouleternère ; Il quittait Fillols (410 habitants) et il prit possession de son poste peu de temps après sa nomination du 21/07/1900. Jeune encore, 36 ans, il nous arriva avec la juste réputation de prêtre instruit et zélé. Son désir fut de continuer l'œuvre pacifique de son prédécesseur et il y réussit ; Pendant les quinze années de son séjour il s'appliqua à remplir ce programme se montrant toujours d'une patience inaltérable. Il montra de l'énergie à l'époque des inventaires et n'hésita pas à chasser de l'église les perturbateurs qui tentèrent de faire du désordre ; Les deux plus audacieux ont eu une fin tragique et la population a remarqué le fait en lui donnant un sens de mystérieux châtiment.
Monsieur A. Adroher était encore à Mosset quand éclata la grande guerre de 1914. Comme son prédécesseur il raffermit le courage de ceux qui partaient pour défendre la patrie injustement attaquée et consola les familles éprouvées ?
Il tenait la chaire avec aisance, s'exprimant dans un style du plus pur catalan… il soignait d'une façon particulière les livres du catéchisme ; aussi les enfants appréciaient-ils dans la doctrine chrétienne tous les plus petits détails.
Il espérait rester encore longtemps à Mosset lorsqu'il fut nommé en 1915 curé doyen de Vinça, où il est mort en 1925. " (Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Benjamin Vernet

Comptes de l'église en 1900

Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 16-10-1900.
L'ancien trésorier est redevable d'une somme. Comment la récupérer ? Proposition de mise à jour des comptes.
"
Dimanche dernier, j'ai pu réunir, pour la première fois, le Conseil de Fabrique de Mosset. Permettez-moi, je vous en prie, de vous faire connaître certaines difficultés. Elles pourraient amener un    … regrettable.
J'ai appris qu'un ancien trésorier, ayant cessé depuis quelques années sans doute de faire partie du Conseil est redevable d'une certaine somme. Nous sera-t-il facile de la recouvrir ?
Il y a une caisse à trois clefs dans la sacristie des marguilliers. Je n'ai aucune de ces clefs mais les fonds secrets c'est le trésorier actuel sui les garde (Jacques Arrous). S'en sert-il pour ses affaires ? Dans tous les cas il n'a pas voulu accepter un projet de dépenses nécessaires et qui absorberait la somme entière. Le curé ne doit pas, d'après lui, trop s'immiscer dans ces questions-là. Il n'est qu'une sorte de contrôleur (C'est le mot dont il s'est servi). On pense bien qu'il sera inoffensif et le point gêner dans ses manipulations.
Il y a deux clefs pour le bassin des âmes. L'animé comme on l'appelle ici, les garde toutes deux. C'est un brave homme que cet animé !
Je verrai s'il ne sera pas prudent de tolérer cet abus pendant quelques temps du moins, afin de ne pas m'aliéner tous les membres du Conseil de Fabrique.
Pour encourager le curé dans sa tache difficile voici, Monsieur le Grand vicaire, les propositions aigres fines que lui ont fait deux membres du Conseil :
Suppression de l'indemnité que l'on donne pour le pain et le vin de la messe : 7 francs le vin, 8 francs pour les hosties,
Suppression de la part qui revient au curé des cierges des enterrements,
Obligation de remettre à la marguillerie les cierges qu'apportent les enfants les jours de la première communion.
J'ai répondu que je ne sacrifierai aucun de mes droits.
Je mettrai autant de prudence que je pourrai à régler toutes ces questions financières, questions très délicates pour un curé mais si je n'y parviens pas avant Quasimodo, je ne préparerai ni budget ni compte et j'enverrai au diable le Conseil de Fabrique de Mosset. Je ne veux pas m'exposer à de graves ennuis.
"
Dans sa réponse, le Vicaire général recommande prudence, modération et calme, maintient des droits contre les prétentions ridicules avec espoir de succès avant Quasimodo. Sinon informer Monseigneur avant la tournée pastorale en vue de préparer la régularisation des abus. »(Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 39)

Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 24-10-1900 : détails supplémentaires sur la façon de gérer l'argent du Conseil de Fabrique.
"
Si je ne me trompe, les deux petites sommes dont je vous ai parlé ne vont pas ensemble au-delà de 600 francs. Il a été décidé que l'ex trésorier serait invité à rembourser aussitôt que possible ce qu'il doit à la Fabrique. Quant au trésorier actuel, il n'y a peut-être pas à craindre quelques infidélités mais avec la liberté que lui a laissée mon prédécesseur, il est devenu seul maître au Conseil de Fabrique.
Je ne pourrai pas acheter un clou sans son agrément car qui payerai ensuite ? J'imposerai la caisse à trois clefs et je demanderai à voir le registre vrai des comptes mais avec beaucoup de prudence. C'est inouï combien il faut de tact, de forme en ce temps de grossière indélicatesse.
Il est prudent, je crois, de ne pas souffler mot à Monsieur Sucases de toutes ces difficultés. Son intervention me gâterait l'affaire et je n'en ai pas besoin. Que Dieu lui donne de bons vieux jours !
Ce que j'ai appris depuis les dernières réunions du Conseil de Fabrique de Mosset, c'est que je ne puis pas compter sur la discrétion des marguilliers.
Relativement aux dérisoires indemnités pour le pain et le vin de la messe, indemnité que n'avait pas sacrifiée mon prédécesseur ! Oh Non ! J'ai dit deux mots mais déjà on les a répétées à trois ou quatre femmes de la localité, des chipies s'il vous plaît et ça a fait le tour de la paroisse. Il y a là comme une sorte de référend
um !
Sept francs pour le vin ! C'est bien la peine de chicaner le curé là-dessus !
L'ouvrier doit fournir les outils nécessaires à son travail ! Se reprennent les autres.
Si je n'avais pas au fond de l'âme un peu d'amertume, cela m'amuserait
. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 40)

Toit de l'église en 1901
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 28-03-1901 : réparation du toit de l'église.
"
Le toit de l'église de Mosset se trouvant en mauvais état, le Conseil de Fabrique s'est résolu à demander un secours au gouvernement. Il l'a fait sans me prévenir et voilà que les pièces fournies viennent de leur être retournées comme étant, les unes incomplètes et les autres inutiles et on demande les comptes ou budget de la Fabrique.
Je ne retrouve ni les comptes de l'année 1897, qu'on ne me demande pas sans doute, ni le budget de l'année courante 1902. Veuillez, je vous prie, Monsieur le Grand Vicaire, m'envoyer ces feuilles pour que j'en puisse recopier les chiffres et dans le cas où le budget de 1901 n'aurait pas été dressé, je le préparerai tout de suite avec l'autorisation de Monseigneur ou à Quasimodo si je ne peux prendre mon temps.
Je l'antidaterai si vous n'y voyez pas d'inconvénient afin que la Préfecture ne remarque pas l'irrégularité où nous sommes depuis le 1er janvier
." (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 40)

Composition du conseil de fabrique et du bureau des marguilliers de 1902
Mir Blaise (1851-1927), élu en 1901, Président,
Adroher Alphonse (1864-1925), curé de Mosset de 1900 à 1915
Arrous Jacques  (1833-1908), élu en 1897, trésorier depuis 1885,
Borreil Baptiste (1850- 1915), élu en 1901, secrétaire,
Corcinos Joseph (1845-1913), maire
Mestres Nicolas (1853), élu en 1901,
Not Pierre, élu en 1897. (ADPO 5V27)
Budget de 700 francs. (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 41)

Immobilier
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. de Corsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, du 10-08-1904, qui informe qu'une maison en ruine appartenant au Conseil de Fabrique est convoitée par le beau-fils (Arrous Pierre 1864-1945) du nouveau maire (Rousse Jean 1835-1909) et fils du trésorier du Conseil de Fabrique (Arrous Jacques 1833-1908)
"
Monseigneur,
Il s'agit de cette maison, une ruine pourrai-je dire, qui se trouve au fond de la galerie couverte attenante à l'église et qui appartient à la Fabrique. Un de mes paroissiaux, le sieur Arrous Pierre, beau-fils de mon nouveau maire, avec lequel cohabite le fils de mon trésorier de Fabrique, ayant l'intention de transformer en magasin d'épicerie son atelier de menuiserie, convoite ardemment la maison en question pour en faire un atelier.
Déjà Monsieur le maire faisait déblayer, ces jours derniers, le rez-de-chaussée à notre insu. Je l'ai prié de ne pas continuer pour revendiquer la propriété de la maison. On n'a cessé le travail que le lendemain mais on a visité séparément les membres du Conseil de Fabrique et dimanche dernier le Président venait m'annoncer qu'il désirait se réunir. J'ai répondu que je ne pouvais pas les réunir légalement avant le 1er dimanche d'octobre, que j'allais vous en référer. Enfin, hier matin, le Sieur Arrous, transportait, m'assure-t-on, des planches à la maison de la Fabrique.
J'aurais voulu, Monseigneur, m'opposer au louage de la maison pour les motifs suivants :
La menuiserie Arrous escomptant la fermeture, qu'il croit imminente pour cause de travaux….à l'église, espère que, dans deux mois peut-être, la maison leur appartiendra et voilà ! C'est bien timidement que j'apporte ce propos, Monseigneur, parce que le fabricien, témoin auriculaire, qui me l'a fait connaître, n'avait pas le courage de le répéter publiquement.
Du côté de l'église, servant comme mur mitoyen à la maison, le mur est percé d'une fenêtre par où, de la maison, on peut crier, chanter, jeter n'importe quoi dans l'église et troubler ainsi les cérémonies. Une autre fenêtre de la maison s'ouvre sur le toit de mon arrière sacristie.
Le Sieur Arrous déblatérant dans les réunions contre l'église, la religion et ses ministres, est connu dans la paroisse comme un révolutionnaire et un impie. Qui l'empêcherait, les dimanches, de se tenir dans la maison, de narguer au passage les personnes qui viendront aux offices, de réunir d'autres exaltés comme lui, pour mieux intimider, de frapper fort et à dessein de son établi pendant la grand-messe et les vêpres ?
Voilà Monseigneur, les inconvénients que je prévois du côté du locataire.
Au surplus, n'y aurait-il pas, peut-être, un piège tendu ?
Le locataire voudrait faire à ses frais quelques réparations nécessaires. Rien ne l'empêche de majorer les dépenses et d'attaquer la Fabrique pour se faire rembourser. La Fabrique étant insolvable, le tour est joué. La maison lui appartient et il pourra la vendre à Monsieur l'instituteur
(Philippe Arbos) qui l'a toujours convoitée pour agrandir la sienne qui est attenante. Mais une clause insérée dans le bail de louage peut empêcher ceci.
On m'a dit que le maire et son beau-fils sont comme deux frères furieux que rien n'arrête quand leur intérêt est en jeu, que s'ils sont contrariés sue cette affaire,  il y aura suppression des processions, chants révolutionnaires, assistance du maire aux réunions de Fabrique. Veut-on m'intimider pour que je fléchisse ?
Je suis seul pour le moment à ne pas consentir, mais le siège de mon Conseil semble fait par les intéressés et déjà ne dit-on pas que la signature du trésorier (
Arrous Jacques 1833-1908) et du Président (Blaise Mir 1851-1927) suffit, qu'on peut se passer de la mienne, de délibération préalable. J'attends avec confiance l'avis de votre Grandeur à m'envoyer chez le curé de Campôme qui me la fera parvenir directement : L'instituteur (Philippe Arbos) qui gère le télégraphe de sa femme (Adélaïde Cantié), laquelle est la tante de notre facteur. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset - Document 44)

Séparation de l'Egise et de l'Etat en 1905
Inventaire des biens de l'église dressé en exécution de l'article 3 de la loi du 09/12/1905.
Mosset le 14/03/1906 à 14 heures, en présence d’Adroher, curé et Mir Blaise, président du bureau des Marguilliers de Mosset.
Le curé a remis toutes les clefs des caisses et armoires de l'église. Les caisses ne contenaient aucun titre de propriété, aucun document concernant les revenus et les affaires de l'église, aucun compte, aucun registre. Le curé avisé de cela a répondu qu'il n'avait rien à dire. J'ai protesté contre ce refus de remettre les pièces et avisé le curé que je signalerai cette irrégularité dans le procès verbal. "
Signé : Mary, percepteur de Catllar.
Observations : L'église est propriété communale. Le presbytère est attenant. Il appartient à la commune. Tous les meubles sont propriété du curé.
Observations de M. Mary : " Les curés de Molitg et de Campôme s'étaient rendu à Mosset pour aider leur confrère de Mosset à organiser la résistance et monter la population contre l'agent chargé de l'inventaire. Mais les habitants de Mosset, le maire en tête (Jean Rousse) ont obligé le curé à ouvrir les portes de l'église. Ils ont été directement insultés par le neveu du curé de Campôme que celui-ci et le curé de Molitg excitaient contre moi. Toutefois les opérations de l'inventaire ont pu être complètement terminées." 
Personnes impliquées : Maire Mosset : Jean Rousse, maire de 1904 à 1908. (ADPO 1V31)
Curé de Molitg : Cases
Curé de Campôme : Respaut.

Mosset interdit d'église - Juin 1907
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. Carsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, Mosset le 12-06-1907.
" Un espagnol (Antonio Baron décédé le 11-06-1907) qui travaillait à l'achèvement de la route du col de Jau, étant mort pendant ma courte absence de trois jours à peine pour assister au sacre de Monseigneur Izard et à la retraite mensuelle, l'enterrement s'est fait ce matin, civilement avec, sous l'inspiration de quelque blocard, sonnerie des cloches et chant du miserere à l'église. On a su que Monsieur Cazes était à Molitg (Curé desservant). On n'avait d'ailleurs qu'à m'envoyer un télégramme à Bouleternère mon pays natal. Mon église est donc interdite. Je le regrette d'autant plus vivement que la plupart de mes paroissiens ne comprennent pas la gravité du scandale qui vient d'être donné.
Je ne puis, Monseigneur, vous donner d'autres de longs détails, j'arrive de Vinça. "
Réponse du 13-06-1907 : " Se tenir aux sanctions portées par Monseigneur. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset : Document 48)

Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. Carsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, Mosset le 17-06-1907.
On m'a fait connaître l'hypocrite inspirateur de la profanation de mercredi. C'est un blocard qui peut se permettre impunément tout ce qu'il veut, c'est à lui que s'était adressé une personne de la paroisse pour le prier d'envoyer un enfant à Molitg avec un billet pour Monsieur Cases (né en 1857, ordonné en 1881, arrivé à Molitg en 1895). Il promit mais ne fit rien. Puis il insinua qu'on pourrait se passer de prêtre, que l'enterrement serait religieux quand même pourvu qu'on sonnât les cloches, qu'on portât le mort à l'église et qu'on chantât le miserere et le salvat.
Il y a un deuxième coupable, que je connais bien : c'est le sonneur (Argens Joseph 1828-25.12.1907), vieillard de près de 80 ans, qui sert à l'église depuis plus de 50 ans peut-être et à qui, malheureusement, la pièce de 50 centimes ou une crainte chimérique ferait faire tout ce qu'on voudrait.
Je lui avais, dès la réception, expliqué l'ordonnance de Monseigneur. La sanction grave qu'entraîne une faute pareille à celle qui a été commise ici. C'est lui néanmoins qui a sonné et qui a chanté. Il mériterait sans doute d'être cassé aux gages mais, en considération de son grand âge et de la manière spéciale de carillonner, la paroisse se retournerait bientôt contre moi.
J'ai été deux fois dire la messe à Campôme. On m'a plaint tout d'abord puis, comprenant que le scandale commis serait divulgué dans toute la vallée, on s'est fâché, me menaçant, paraît-il, de m'accompagner avec du charivari si je sortais de la paroisse pour célébrer la messe. (La messe à Campôme ne résultait pas de l'absence d'un prêtre à Campôme, celui de Molitg étant à proximité mais d'un moyen de contourner l'interdit, les habitants de Mosset pouvant aller suivre la messe à Campôme.)
Hier j'ai fait la cérémonie à la Capelleta, petite chapelle délabrée qui se trouve dans ma paroisse.
La leçon que vous avez donnée à ma paroisse, Monseigneur, en interdisant l'église, est bien acceptée.
On ne croyait pas que ce fut mal d'assister à un pareil enterrement. On regrette de l'avoir fait. Mais il ne faudrait peut-être pas prolonger la punition. La révolte est prompte ici et je sais, pour en avoir été témoin le jour de l'inventaire de 1905, de quoi sont capables, une après midi, les têtes exaltées.
Je vais avoir la fête locale le 24 courant, lundi prochain. Le dimanche déjà ce sera le commencement de la fête. Il serait prudent, je crois, de lever l'interdit avant. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset : Document 48)

Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. Carsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, Mosset le 19-06-1907.
"Je suis bien aise de n'avoir pas reçu tout à l'heure de réponse à ma dernière lettre ; j'ai encore à vous faire connaître un détail grave peut-être et qui peut déterminer votre Grandeur à retarder quelques temps l'acte de clémence que je sollicite au nom de la majorité de ma paroisse.
C'est que mon sonneur âgé de près de 80 ans, n'a pas discontinué de sonner les cloches. Il a annoncé mes deux messes de dimanche et l'Albat (Vidal Espérance, décès d'un jeune enfant qui n'a pas l'âge de raison soit 7 ans). J'ai supprimé les vêpres pour ne pas lui donner l'occasion de remonter au clocher.
L'ayant appelé avant l'angélus du soir pour lui demander compte de sa désobéissance, il m'a répondu que le maire (Rousse Jean 1835-1909) lui avait commandé de faire ainsi. Je n'y croyais pas sachant qu'il avait l'excuse facile. Mais il persiste à sonner les angélus du matin et du soir et répète, dit-on dans la paroisse, que lui, il doit obéir au maire.

La pétition Le maire aurait, paraît-il, l'intention de vous écrire, le fera-t-il ? Mais il attend auparavant que j'aille au devant de lui ; il peut m'attendre. Il serait prudent, je crois, de ne pas lui donner de décision, il suffira que le curé la connaisse. Il pourrait, Monseigneur, s'autoriser de votre réponse, pour dire et faire tout ce qu'il voudrait, sans montrer votre écriture bien entendu et facilement cru d'une population crédule et presque inconsciente. Ces derniers mots tombent à regret de ma plume mais c'est dans un bon but que je les ai écris quand même." (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset : Document 48)

Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. Carsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, Mosset le 20-06-1907.
Pour obéir à un conseil de Monsieur Vidalet, j'ai, cette après midi, envoyé ma sœur chez le maire pour le prier de réaliser l'intention qu'il avait vaguement manifestée de vous écrire. Je lui ai fait même remettre un brouillon de lettre. Cela l'humilierait-il ? Transcrire tout simplement ? Je vous envoie une copie.
Je voudrais bien que la difficulté soit résolue en faveur de la paroisse, qui n'a pas été coupable sauf deux autres aigrefins, soudoyés peut-être. Ne connaissez-vous, si vous voulez user de clémence, tous les détails que je vous ai donnés dans mes deux précédentes lettres ? " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset : Document 48)

Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monseigneur J. Carsalade du Pont, évêque des Pyrénées Orientales, Mosset le 21-06-1907.
" Le maire n'ayant pas souhaité écrire, deux hommes de bonne volonté se sont offerts, cet après souper, pour recueillir les signatures que j'ai l'honneur et la joie de vous transmettre. Je me permets de vous faire remarquer qu'on n'a demandé la signature que des chefs de famille pour simplifier la besogne, qu'il y a des illettrés à Mosset et que nombre de mes paroissiens sont déjà à leurs cortals de la montagne, d'où ils ne descendent que le samedi et le dimanche.
Je ne sais si cette pétition suffira. On a toujours le désir ardent de voir les cérémonies de la fête locale du 24 juin, se faire dans l'église paroissiale." (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Liasse Mosset : Document 48)


Signataires de la pétition

Blaise Mir (1851-1927)
Monceu Isidore (1861-1933)
Corcinos joseph (1845-1913)
Vilar Sauveur(1862)
Verdie Joseph (1867-1853)
Escanyé,
Enriquel,
Arrous Pierre (1862-1925) ?
Borreil Julien (1858-vers 1920)
Sarda Pierre (1869-1933)
Enriquel Joseph (1872-1966)
Ville Jacques (1877-1953)
Ponsaillé Joseph,
Vidal Joseph (1869-1931)
Dimon Dominique (1861-1925)
Grau Isidore (1832-1911)
Fourquier Jean.(1855)
Assens Eugène (1866-1941)
Pujol Gaudérique (1850-1939)
Arrous Isidore (1852-1919)
Grau Julien (1839-1817)

Mayens Sébastien (1845)
Dirigoy Baptiste (1875)
Prats Joseph (1876-1964)
Verdier Paul (1879-1934)
Benassis Pierre (1847-1917)
Fabre Barthélémy (1830->1815).
Grau Sébastien (1861-1929)
Not Joseph (1862- >1925)
Vives Antoine (1866)
Arrous
Rolland Jean (1866)
Marty Hippolyte (1849-1925)

Levée de l'interdit
Le 21-06-1907 l'interdit fut levé à compter du 23 juin après avoir, toutefois, préparé une cérémonie expiatoire avant la messe.

Bapteme des enfants de Jean Arrous en 1915
Lettre de Monsieur le Curé Adroher à Monsieur le Grand Vicaire, du 30-10-1915.
C'est pour avoir votre avis que je vous écris.
Je viens de baptiser à l'instant, avec autorisation du curé de Prades, les deux enfants du Docteur Arrous, qui est, comme vous le savez sans doute, marié civilement avec sa cousine germaine de Mosset.
Je me demande si je ne réussirai pas à réhabiliter le mariage, maintenant qu'il pourrait nommer un procureur pour le remplacer puisqu'il est vers le front des troupes je crois, comme médecin d'ambulance ou d'hôpital.
La belle-mère (Adèle Cantié, 1847-1923) m'aiderait sans doute, les enfants ne refusant pas longtemps ce qu'elle désire, à cause du dévouement qu'elle a eu pour tous, de l'âge avancé où elle est, de la maladie qu'elle a et qui la conduit au tombeau. C'est la sœur de cet abbé Cantié (Cantié Joseph 1837-<1867), que vous avez connu, et qui est mort tout jeune.
Sans doute le Docteur Arrous a dans le temps interdit les processions à Prades et présidé la vente des objets qui appartenaient au petit séminaire, mais dans ces cas l'ignorance des censures fait qu'on ne les encourt pas. 
Il me faudrait la dispense des fabrications, de l'empêchement et l'autorisation de Monsieur le Curé de Prades, où réside habituellement l'épouse.
Avant de proposer mon idée à la famille, je désirerais savoir si les dispenses me seront facilement accordées et s'il n'y aura pas quelque autre empêchement théologique que je ne vois pas en ce moment. " (Bibliothèque du diocese de Perpignan: Liasse Mosset - Document 51)
 
Mis à jour le 27/07/2017
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