Trilles Antoine - Généalogie de Mosset

Rechercher
Aller au contenu

Menu principal :

Trilles Antoine

Mossétans > Biographies > Biographies Q - Z


Antoine Trilles (1823-1892)

Curé de Mosset de 1866 à 1870


Jean "Antoine" Trilles, né à La Llagonne le 4 décembre 1823, est le fils de Jean Antoine Trilles cultivateur et de Marie Bataille.

Il est ordonné en 1848, Curé desservant à Bages jusqu'en 1852, Curé desservant à Caudiès jusqu'en 1866, Desservant de Mosset (1208 habitants) de 1866 à 1870.

A Mosset, " Le bon Monsieur Sobra eut pour successeur Monsieur Antoine Trilles qu'il remplaça à Rodez. Le nouveau curé, natif de La Llagonne, arriva dans sa paroisse, plein d'ardeur et rappelant le caractère d'un de ses prédécesseurs M. Iglesis. L'année même de sa venue, il eut la visite de Monseigneur Ramadié, Évêque de Perpignan qui fut reçu, le 16 juillet, par la population tout entière avec d'autant plus d'enthousiasme que depuis cinquante sept ans on n'avait pas eu un tel honneur.
Monsieur Trilles conserva jalousement les œuvres paroissiales existantes et se souvenant qu'il avait été jadis professeur au petit séminaire de Prades il se plaisait à collaborer à la rédaction de la petite revue " A la Courdille " ou certains de ses articles furent justement remarqués.
Il se montra sévère pour la tenue des fidèles à l'église, exigeant le silence le plus absolu et un extérieur convenable ; Les simples blouses étaient impitoyablement bannies et il fallait assister aux offices en veste très propre. Ses discours empreints zèle tout apostolique dépassaient peut-être la mesure dans l'expression et parfois il blessa sans le vouloir quelques-uns uns de ses paroissiens. Il quitta Mosset en mars 1870 et mourut curé doyen de Saint-Pau
l. "
(Archives de la mairie de Mosset - Liste des curés et des vicaires qui ont administré l'église de la paroisse de Mosset de 1407 à 1944 - Rédacteur Vernet Benjamin (1863-1935) curé de Mosset de 1917 à 1935.)

Irrégularité au cimetière de Mosset
Lettre de Monsieur l'Abbé Trilles à Etienne Ramadier, évêque.
" Mosset le 11-08-1867
Objet : Irrégularité du cimetière de Mosset
Monseigneur,
J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que la partie très restreinte du cimetière de Mosset réservée pour la sépulture des enfants décédés sans baptême n'est pas séparée du reste par un mur, ni par une séparation quelconque.
En outre, j'ai appris de l'excellent fossoyeur en chef que, vu le peu d'étendue de ce cimetière, relativement à la population de Mosset, il avait inhumé plusieurs dépouilles chrétiennes dans un lopin de terre destinée aux enfants décédés sans baptême.
Monseigneur, j'attends la décision de Votre Grandeur pour régulariser définitivement les deux choses en question.
" (Bibliothèque diocésaine - Liasse Mosset - Document 24)

Le curé Trilles contre l'instituteur Montal et l'institutrice Adèle Cantié
Lettre de Monsieur l'abbé Trilles à Monseigneur Etienne Ramadié, évêque des Pyrénées Orientales, du 5-08-1867.
Rapport d'un entretien avec Monsieur le Maire de Prades au sujet du comportement scandaleux de l'instituteur Montal.
" Monseigneur,
J'ai l'honneur et je m'empresse de porter à votre connaissance que j'ai eu un entretien, sur l'affaire de l'instituteur scandaleux Montal, avec M. le maire de Prades [Pallarès Gustave], à qui je suis chaudement recommandé.
Cet officier civil m'a confié qu'il connaissait l'opinion favorable à notre cause de M. le sous-préfet mais qu'il fallait savoir déjouer les influences secrètes, qu'au reste il avait un heureux accès auprès de votre Grandeur et de M. le préfet et qu'il ne manquerait pas de vous en parler à la première occasion.
En même temps que vous traiterez la question de l'instituteur actuel, soyez bon, Monseigneur, pour voir ce qu'il y aurait à faire pour écarter de nouveau de Mosset, l'instituteur et l'institutrice que vous savez et qui serait un désastre complet pour cette pauvre paroisse.
Une coterie
[petit groupe de personnes qui soutiennent leurs intérêts] infatigable à l'œuvre et en partie conduite par l'instituteur actuel Montal, s'agite extraordinairement pour les y amener.
J'ose préjuger, Monseigneur, que je ferais sagement d'ajouter que l'institutrice actuelle de Mosset
[Adèle Cantié, institutrice de 1865 à 1878], exerce sa profession avec permission provisoire. Elle n'a pas l'âge requis. Mais elle est diplômée, pieuse, intelligente, d'une famille très respectable de Mosset.
Son père qui vient de mourir
[Cantié Joseph François, décédé le 28 avril 1867], était un médecin aussi bon chrétien que dévoué à l'humanité souffrante.
C'est encore la sœur d'un jeune et saint prêtre décédé à Thuir, l'abbé Cantié
[Joseph François Lambert Cantié 1837->1867]. "
(Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Trilles contre Montal - Document 26)

Les secrets du confessionnal
Lettre de Monsieur l'abbé Trilles à Monsieur l'Inspecteur d'Académie, du 5-08-1867.
" C'est un de mes premiers devoirs de conscience de réclamer auprès de vous, en ma qualité de curé desservant de Mosset et comme particulier, contre les scandales de notre instituteur communal, le Sieur Montal.
C'était déjà beaucoup trop de sa part d'avoir mis la discorde entre la femme
[Lavila Thérèse 1818-1890] de Monsieur le maire, le Docteur Sébastien Bazinet (1810-1881, maire de 1748 à 1851 et de 1867 à 1870), et ses deux demoiselles [Marie Louise 1843 et Léontine] par de fréquentes visites intempestives, sinon suspectes, dans la maison de ce magistrat très souvent absent.
La malheureuse mère qui, elle-même avait eu à subir plusieurs fois les impertinences peu chastes de cet instituteur, allant céder à une résolution extrême, je me décidai à en prévenir Monsieur le maire. Celui-ci, bien loin de se formaliser de ma démarche, m'en remercia, m'assurant qu'il n'entendait pas que ses filles manquassent au respect dû aux remontrances de leur mère, qu'au reste, il était lui-même en observation et que des visites inconvenantes de l'instituteur devaient cesser.
Donc, du consentement de Monsieur le maire, le Docteur Bazinet, sa femme mit à la porte le Sieur Montal.
J'abandonne, Monsieur l'inspecteur, à votre appréciation les suites de ce fait et la continuation de certaines relations de l'inculpé avec l'une des deux demoiselles en question.
J'aborde un fait de date toute récente : ce n'était pas en vain que vous, Monsieur l'Inspecteur, d'accord avec votre administration et la commune de Mosset, qui proclame que Monsieur Montal, l'ogre des gourmets, trouviez qu'il fréquentait trop le café. Car le maître du café, mis en suspicion sur l'immoralité de l'instituteur par rapport à sa femme, a failli troubler de nouveau son ménage, en faveur duquel l'administration civile a forcé notre ex dernier maire
[Palol Gaspard] à donner sa démission.
Or ce ménage est toujours dans un danger imminent d'être troublé, vu que le Sieur Montal, qui a su en imposer une fois par de hauts cris au maître du café, redouble d'audaces, de visites et de gentillesses même envers la femme du cafetier.
Un spécimen de cette forfaiture, c'est la lecture qu'a fait dans le café, le Sieur Montal, de la lettre d'un confrère où il était dit qu'il troublait, donc à Mosset, les sommeils des maris, voire même celui de Madame Montal et le ménage de Monsieur le maire. Si je ne me trompe tout cela est d'un cynisme révoltant et qui ne laisse pas de trahir, à sa manière, le mystère incompréhensible jusqu'alors de la mésintelligence entre l'ex dernier maire [Gaspard Palol] et l'instituteur Montal. En effet, la femme Abadie [née Marie Parent de Mosset], maître du café, n'avait-elle pas avoué à son adultère amant [Palol - Note 1], qu'en l'absence de son mari [Sébastien Abadie 1823-1870], le Sieur Montal avait violé sa chambre et sa couche en se jetant sur elle en disant : " Voici enfin ma proie ! "
Voilà ce que cette intéressante et infortunée femme, revenue à des sentiments religieux et réconciliée avec son mari, a avoué à moi-même et est disposée à soutenir devant n'importe quelle autorité compétente. Une chose si grave serait encore plus ou moins confirmée par trois pères de famille de Mosset, propriétaires des plus notables.
Permettez-moi Monsieur l'Inspecteur, de passer outre les propos indécents que des propriétaires respectables de Mosset attribuent au Sieur Montal ainsi que ses légèretés, si on peut appeler de ce nom certaines licences qu'il s'est données à l'égard de plusieurs personnes de sexe qu'on nomme et qui se nomment.
En ma qualité de prêtre, de curé et d'oncle, j'éprouve une honte insurmontable à confier au papier, qui en rougirait, les paroles séductrices qu'il a adressées à une de mes nièces, âgée de 24 ans, dans mon presbytère, pendant que je faisais une longue maladie.
Que n'aurais-je pas non plus à vous dire de ses procédés perfides envers deux respectables ecclésiastiques qui me remplaçaient dans la paroisse de Mosset ?
Peu de temps après mon installation, vous avez eu la bonté, Monsieur l'Inspecteur, de me prévenir que l'instituteur communal de Mosset payait plus en paroles et en apparences qu'au travail. Comme vous, j'avais espéré le ramener à force de patience, de bontés et de conseils. Mais tout a été inutile.
Sa classe est à peu près nulle. Monsieur le maire actuel, qui a pu l'examiner tous les ans m'a dit de lui, ce que bien des personnes sont venues me dire : qu'il est un fainéant !
J'ai appris que si la plupart des 16 pères de famille, pétitionnaires plaignants, ont remis leurs enfants à son école, c'est parce qu'ils souffriraient de les voir courir dans les rues et les champs. C'est parce qu'ils n'avaient reçu aucune réponse à leur pétition et que plusieurs ont subi des influences amies du Sieur Montal. J'en doute d'autant moins qu'on m'a demandé plusieurs fois, si j'étais sociétaire pour appeler un ou deux instituteurs privés, soit laïque, soit religieux, car j'ai un neveu à leur confier. J'ai répondu que j'étais trop dévoué à l'Administration pour ne pas attendre quelques temps, mais qu'après ce délai, on pourrait me compter au nombre des sociétaires, vu qu'il y a urgence à retirer des enfants dont l'instituteur est réputé fainéant, gourmand, violateur, effronté des vendredis et surtout immoral.
" (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Trilles contre Montal - Document 27)
Note - Lettre du sous-préfet au préfet - " Monsieur Palol a été maire de Mosset du 6 septembre 1865 au 29 janvier 1869. Un incident regrettable sans doute, mais qui n'entachait en rien son honorabilité (il s'agissait de prétendues relations coupables dans une famille) lui fit donner, à cette époque, sa démission. "

Riposte de Jean Montal
Lettre de Jean Montal (1832->1890) instituteur, à Monseigneur Etienne Ramadié, évêque des Pyrénées Orientales, du 13-08-1867.
" Monseigneur,
J'ai la confiance que votre Grandeur n'a pas complètement oublié la cordiale et respectueuse réception dont vous avez été l'objet, il y a environ un an à Mosset. Chacun, et particulièrement la jeunesse, rivalisant de zèle pour prouver à votre Grandeur la joie que ressentait la population de voir un prélat dont elle avait été privée depuis si longtemps. La fête fut complète car on compta ni un mécontent ni un envieux.
Aujourd'hui tout est changé. Toutes ces larges poitrines que vous avez daigné remarquer lorsqu'elles exprimaient, à leur manière, l'enthousiasme excité par votre présence, toutes ces larges poitrines se sont refermées. Pendant les cérémonies religieuses, on n'entend plus que le chant de leurs petits enfants.
Monseigneur, en vous signalant un pareil état des choses, je n'ai d'autre but que de me défendre contre une horrible calomnie.
Je suis à Mosset depuis 4 ans. Pendant le séjour de Monsieur Sobra, chanoine, il n'a cessé d'exalter la population et, pour ma part, je n'ai eu qu'à me féliciter de mes bons rapports.
Monsieur Trilles
[Antoine curé de 1866 à 1870] est à Mosset depuis 14 mois. Le désordre est dans la population. Ma moralité et l'honneur de la première famille de la commune sont déchirés, sont prêchés par le ministre qui doit prêcher la charité.
Je ne vous dirais point que je suis innocent ou que je suis coupable, mais je supplie votre grandeur de nous appeler, l'un et l'autre, en votre présence.
" (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Trilles contre Montal - Document 25)

Lettre de Monsieur l'abbé Trilles à Monseigneur Etienne Ramadié, du 15-09-1867.
Propose une discussion ou une enquête au sujet de son litige avec l'instituteur
" Monseigneur,
Ne sachant qu'augurer du silence de votre Grandeur, relativement à notre instituteur communal, je ne saurai cependant désespérer d'en obtenir une bienveillante réponse. Mes contradicteurs qui lui ont écrit, ne pensent pas, ne parlent pas ainsi pour ce qui les concerne.
Ils ont perdu tout espoir de réponse. Si toutefois les motifs et les griefs, qu'ils ont allégués contre leur curé, offraient des difficultés à votre Grandeur ou à certains fonctionnaires, bien loin de redouter une discussion ou une enquête, je les solliciterais. Et cela non seulement parce que je suis sûr du témoignage de ma conscience et de tous les gens de bien, mais encore parce que la situation des leurs devient extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible. Car il faut tenir compte des méchants et des pauvres ignorants dont on fausse le bon sens et la Religion. Ces deux catégories sont très considérables proportionnellement à la population de Mosset.
En regard d'éventualités graves et imminentes, j'aurais garde aussi de ne point porter à la connaissance de votre Grandeur que la situation du curé ne serait ni changée ni modifiée si à la place de l'instituteur actuel, on en mettait un brouillon, par exemple celui de Catllar : le Sieur Boher
[1827- >1886, instituteur à Catllar depuis 1861, venant de Fosse]. Celui-ci a dit que Monsieur l'inspecteur d'Académie lui avait proposé de demander la poste de Mosset. Mais nous tenons de la bouche d'un fonctionnaire prudent et désintéressé que l'instituteur brouillon l'avait demandé de son propre mouvement. Or s'il a bien gratuitement et très mal intentionné le maire de Catllar contre son bon curé, que ne tenterait-il pas auprès de notre maire, le Docteur Bazinet, qui serait bien loin d'avoir, comme son confrère, quelques considérations pour sa femme, qui a toujours été un chrétien indifférent, sinon hostile à la religion, qui s'est laissé prévenir contre son curé, lequel néanmoins peut se flatter d'avoir usé envers lui en toute circonstance de politesse et d'égards, lequel reste son client quand même !
Si un habitant de Mosset avait connaissance de ce fait, il ne manquerait pas d'alléguer contre cet instituteur brouillon le grave inconvénient de son village natal, Molitg, de se trouver voisin de Mosset. Ces deux localités ont en effet à discuter et à régler un intérêt communal d'arrosage, chose délicate qui ne peut s'effectuer sans une scrupuleuse impartialité du secrétaire de la mairie de Mosset attendu qu'il est chargé des rôles et des répartitions à cette fin, et que ce secrétaire est, et sera, l'instituteur. Un habitant de Mosset ne manquerait pas d'ajouter que le Sieur Boher avait séduit une de ses élèves, actuellement sa femme [Caroline Fillols], et qu'elle ouvrirait bientôt une classe pour les filles, pour la plus grande édification de la pauvre paroisse de Mosset.
Dans l'attente d'une solution prochaine et heureuse de la question si longtemps pendante des instituteurs vis à vis de Mosset.
PS : L'instituteur
[André] Vernet dont il fut question il y a quelques temps, n'a fait que me montrer l'adresse d'une lettre destinée à votre Grandeur. Dans quel but ? Je l'ignore." (Bibliothèque du diocèse de Perpignan -Trilles contre Montal - Document 28)

Lettre de l'abbé Trilles, curé desservant de Mosset au préfet des PO du 27/11/1867
Il prie de prendre en considération l'enquête demandée par Monsieur Montal, instituteur, contre Monsieur Palol, maire.
" Non ce n'est pas l'instituteur seulement, mais le sens moral public indigné du drame hideux qui se joue depuis si longtemps dans certaines maisons et jusque dans la rue que vous demande la dite enquête.
L'état actuel des choses est la ruine complète de toute morale dans Mosset. De grâce, Monsieur le Préfet, n'oubliez pas la mauvaise réputation de cette population importante.
Veuillez donner une réflexion à son passé si lamentable et vous verrez poindre un avenir plus triste encore.
Pauvre jeune génération, trouvez-vous Monsieur le Préfet, que des enfants de 11 à 13 ans, inscrivent sur les pierres des maisons du nom affreux de ces scandales que les chrétiens devaient ignorer
. "

Le 01/10/1867, l'instituteur Montal a été remplacé par André Vernet [1821-1895] de retour à Mosset qu'il avait quitté en 1858.

Lettre de Monsieur l'abbé Trilles à Monseigneur Etienne Ramadié, évêque des Pyrénées Orientales, du 30-12-1868.
Il relate que l'année 1868 n'a pas vu de scandales aussi graves que l'an passé mais il attend toujours un nouvel instituteur.
" Monseigneur,
Ayant souvent présente la lettre si grave et si longuement expliquée par votre grandeur lors de mon placement à Mosset, lettre dans laquelle vous dites, entre autres choses, que cette paroisse avait été horriblement éprouvée à des époques plus ou moins éloignées, je ne saurais m'empêcher de porter à la connaissance de votre Grandeur que, Dieu aidant, j'ai été assez heureux pour obtenir l'absence complète de cette espèce de scandales qui, de temps immémorial, faisait de nombreuses tâches sur les registres de la paroisse. Mais si ces registres n'accusent pas, cette année 1868, des naissances illégitimes, je ne saurais non plus cacher, à votre Grandeur que, l'incurie de l'Administration civile relativement à l'ouverture des cabarets et des danses, à toute heure de la journée, amènera bientôt une réaction, d'autant plus vive, que le vice a été humilié par le renvoi forcé d'un maire
[Palol, qui a démissionné en 01/1867] et d'un instituteur [Montal] publiquement scandaleux. Il est certain que pour corriger les deux abus mentionnés, causes inévitables de cette réaction désastreuse, il ne faudrait qu'un mot de Monsieur le Maire actuel [Sébastien Bazinet] ou qu'une visite du commissaire de police ou des gendarmes, à l'heure appropriée mais il est plus que probable que le mot ne sera pas dit et que la visite n'aura pas lieu.
Pour amener à bonne fin la régénération commencée de la paroisse de Mosset, il me reste encore à vous dire, Monseigneur, que nous attendons ce bon instituteur qu'on nous a fait espérer bien des fois
. " (Bibliothèque du diocèse de Perpignan -Trilles contre Montal - Document 29)

Lettre de Monsieur l'abbé Trilles à Monseigneur Etienne Ramadié, évêque des Pyrénées Orientales, du 17-03-1869.
Signale que Mademoiselle Cantié, institutrice communale de Mosset, lit le journal l'Indépendant.
" Monseigneur,
Mademoiselle Cantié Adélaïde, institutrice communale de Mosset, reçoit très certainement le journal l'Indépendant des Pyrénées Orientales à l'adresse de son frère étudiant en médecine à Montpellier
[Benjamin Cantié]. Elle le prêtait journellement à un jeune bachelier qu'elle courtisait très certainement. Ce jeune bachelier se trouve actuellement au collège de Perpignan. Elle le prête très probablement à l'instituteur communal [André Vernet] qui est en excellente relation avec la famille Cantié dont les opinions sont très connues. Celui-ci d'ailleurs le lit dans une autre maison de Mosset.
Je tiens uniquement à signaler ces faits à votre Grandeur, pour dégager ma situation de curé de toute responsabilité, vu que Mademoiselle l'institutrice fait plusieurs fois la sainte communion pendant la semaine et qu'elle se confesse et pour cause irréfragable
[qu'on ne peut contredire] à un autre que moi. "
(Bibliothèque du diocèse de Perpignan -Trilles contre Montal - Document 30)

Lettre de Monsieur l'abbé Trilles à Monseigneur Etienne Ramadié, évêque des Pyrénées Orientales, du 07-10-1869.
Comportement scandaleux de Mademoiselle Cantié et de sa sœur [Marie Thérèse, épouse Arrous]
"Monseigneur,
J'ai l'honneur de porter à la connaissance de votre Grandeur que l'opinion s'émeut considérablement dans Mosset et dans les environs au sujet de l'institutrice communale de cette localité ; Mademoiselle Adélaïde Cantié, qui le 02 du courant, narguait et calomniait Monsieur le Maire (Sébastien Bazinet, 59 ans), un vieillard et le lendemain, se présentait à la sainte table accompagnée de sa sœur aînée [Angélique 1832-1882, mercière] qui l'appuyait et la défendait comme de coutumes.
Cette émotion générale est loin de m'étonner puisque la même institutrice a laissé l'empreinte bleue d'un coup de poing sur le bras d'une personne inoffensive en l'injuriant dans l'église pendant une cérémonie solennelle.
Quelques temps après, toujours en compagnie de sa sœur aînée, elle s'ingéniait à donner le démenti le plus absurde au curé de la paroisse, qui avait non seulement vu de ses yeux, en plein jour, à dix pas de distance, dans la même rue, une scène de son intrigue datant de 2 ans, avec un élève du collège de Perpignan, bien loin du mariage mais qui est encore prêt à le prouver, par les témoins des plus compétents aux yeux du droit et de la paroisse.
J'ose espérer que ces trois faits déplorables et la nullité constante de sa classe reconnue telle, en ma présence, par l'inspecteur primaire, me dispensent d'entrer dans d'autres détails pénibles.
Si votre Grandeur se demandait quel est le but final de cette lettre, je dirais qu'il est unique, à savoir : celui de décliner toute responsabilité, même pour le for extérieur, car l'Administration diocésaine a été prévenue et pour cause abondamment motivée, que les deux sœurs en question ne s'adressant plus à leur curé pour les choses du for intérieur.
"
PS : J'apprends que Monsieur le Maire lui-même, Monsieur le Docteur Bazinet, qu'avant hier matin, il s'était rendu à l'évêché pour porter sa plainte à votre grandeur. Il regrette que les soins à donner à ses clients ne lui aient pas laissé le temps d'attendre l'heure de vos audiences." (Bibliothèque du diocèse de Perpignan - Trilles contre Montal - Document 32)

Desservant à Maury de 1870 à 1882
Il est désigné par l'Évêque pour prendre la cure de Saillagouse. Cette nomination est refusée par le gouvernement, à la suite de la lettre suivante de F. Parès, adjoint au maire de Maury du 22/06/1881 au Préfet :
" Dés son arrivée à Maury, M. Trilles n'avait qu'une seule chose en vue : c'était de gouverner la commune à son gré, et pour cela il s'est livré plusieurs fois à des intrigues qui n'auraient manqué de donner lieu à des conflits dans la commune si la population de Maury n'avait pas su se montrer, en toute occasion, la plus grande réserve.
Hier encore, il y a eu un enterrement civil à Maury, où n'a jamais cessé de régner le plus grand ordre. Au moment où le cortège passait sur la place publique, M. Trilles qui, depuis grand matin, attendait le moment opportun, sortit de l'église, et sous prétexte de se rendre dans un lieu où l'appelaient ses fonctions, traversa la foule, et cela dans le seul but probable de soulever des troubles mais les personnes qui formaient le cortège gardèrent un silence absolu et ne répondirent à cette provocation que par le plus grand recueillement.
Je pourrais citer d'autres faits à peu près semblables et auxquels la population s'est toujours montrée indifférente.
Quant à ses opinions politiques, il est prouvé que M. Trilles est un bouillant légitimiste.
Le 01/08/1882, il est muté à Saint-Paul au lieu de Saillagouse.
" (ADPO 1V35)

Desservant à Saint-Paul de 1882 à 1885
Lettre de Monsieur l'Abbé Trilles à l'évêque, le 23-02-1891 : " Huit élèves de l'école primaire de St Paul se préparant à la première communion ont dû subir une consigne pendant l'exercice de catéchisme de ce jour le 23-02-1891. Ces élèves sont : Bousquet François, Maury Joseph, Olive Antonin, Payrelade Barthélemy, Peix Joseph, Tricoire Pierre, Vidal Pierre." (Bibliothèque diocésaine - Liasse Saint Paul - Document 5)

Lettre du 03/12/1891 : Son neveu, Gilles Trilles, prêtre à Egat, est nommé à St Paul pour desservir Lesquerde et peut ainsi seconder son oncle malade. (Bibliothèque diocésaine - Liasse Saint Paul)

L'Abbé Trilles décède le 19-08-1892, curé doyen de Saint Paul à 68 ans. (Bibliothèque diocésaine - Ordo)
Il a eu un neveu Gilles et aussi un frère Antoine Bonaventure Trilles (1813-1886) à Saint Mathieu.

 
Mis à jour le 27/07/2017
Copyright 2015. All rights reserved.
Retourner au contenu | Retourner au menu