Vernet Alexandrine - Généalogie de Mosset

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Vernet Alexandrine

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Alexandrine Vernet (1851-1931)
Institutrice à Nohèdes en 1880



Alexandrine Vernet, née le 11 avril 1858 à Mosset, est la fille de Vernet André (1821-1895), instituteur et d'Estève Marie (1829-1894). Elle est la sœur de Benjamin Vernet (1863-1935), curé de Mosset de 1917 à 1935.

libataire de 25 ans, elle est nommée, le 4/03/1880, de Porta (adjointe au hameau de Carol) à Nohèdes (titulaire) par avancement, avec un traitement de 650 francs, qui passe à 700.
Elle remplace Melle Olive Eulalie, 49 ans, célibataire, qui est frappée d'une mesure disciplinaire et dont le traitement passe de 900 à 650 francs. (ADPO 1T66)

Elle subit les conséquences de l’Affaire du Curé de Nohèdes : mutée de Nohèdes à l’École laïque de Taurinya) le Conseil Départemental de l'Instruction du 26/05/1883 lui interdit d'enseigner. (ADPO 1T89) :

Selon Yvonne Gatel, sa grand-mère vivait avec Alexandrine exilée à Nohèdes en 1880. Elle était témoin des liaisons avec le curé.

Trois ouvrages sur l'affaire du curé de Nohèdes :
1 - La faute de l'abbé Auriol de Pierre Bouchardon, Éditions de la nouvelle revue critique 1933 - 87 pages
2 - Le crime du curé de Nohèdes de Pierre Bécat, 1994
3 - L'affaire de l'abbé Auriol de Lionel Dumarcet, Éditions de Vecchi, 1999.

Alexandrine en Dordogne
Dans l'article ci-dessous de Lisie Boussiè, la question est posée de savoir où était cachée Alexandrine entre son départ de Carcassonne en septembre 1881 et son retour à Mosset en 1895.
A mon avis elle était en Dordogne. En effet son jeune frère, plus jeune de 7 ans, Benjamin Vernet,  demande de passer le conseil de révision en 1884 à Périgueux, alors qu'il est élève ecclésiastique à Perpignan. Il sera exempté, à Perpignan, pour faiblesse de constitution.
Il est ordonné prêtre en 1887 et part, comme vicaire à Vicaire à Excideuil en Dordogne (24160) dans le Périgord Vert. Il y reste jusqu'en 1890. Promu curé desservant à La Boissière ( 24640) en Dordogne, il y reste jusqu'en 1891 avant de partir, pour raison de santé, et rejoindre le  Petit Séminaire de Perpignan en Roussillon pour bénéficier d'un climat plus doux.
On apprend dans le cadre de ses demandes annuelles de secours qu'il reçoit de l'aide d'un député qu'il a connu en Dordogne.
Compte tenu de ce que l'on sait, cette référence constante à la Dordogne, peut s'esxpliquer par la présence de sa soeur dans ce département.
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Alexandrine Vernet : l’amour interdit.
ou
Le destin d’une mossétane pas tout à fait comme les autres
Par Lisie Boussié - Tabariès paru dans le JDM N°14 de juillet 2000


La vie de «Alexandrine» est l’histoire vraie d’une jeune institutrice amoureuse d’un prêtre, Joseph Auriol. Sa relation avec le curé de Nohèdes, et les accusations d’empoisonnement retenues contre lui ont défrayé la chronique et déchaîné les passions en 1881 et 1882. Et ont marqué à jamais le destin de la jeune femme, décédée à Mosset son village natal en décembre 1931, à l’âge de 75 ans.

Une enfance à Mosset
Alexandrine est née à Mosset en avril 1856, troisième enfant de Marie ESTÈVE et André VERNET, tous deux instituteurs. C’est une famille où tous les enfants feront des études, ce qui est une chose assez exceptionnelle pour l’époque. L’aînée Eugénie, née en 1850, deviendra institutrice. Le second Théophile, né en 1851, sera l’un des premiers prêtres bacheliers et enseignera au séminaire de Perpignan. Son plus jeune frère, Benjamin, né en 1862, sera prêtre également, et pendant plus de 20 ans, il sera curé à Mosset et beaucoup de Mossétans s’en souviennent. Enfin sa petite sœur, Marie, née en 1876 était la mère d’André Ville.
La maison familiale des Vernet est située Place d’en haut, à côté de l’ancienne épicerie de Mathilde Arrous, précisément à l’emplacement de l’actuel n° 9. C’est là qu’elle a grandi au milieu de ses frères et sœurs, jusqu’à ce qu’elle devienne institutrice.

L'affaire» du curé de Nohèdes
Lorsqu’à 24 ans, en avril 1880, elle est nommée dans le village de Nohèdes, c’est une très jolie jeune fille, au teint mat, aux yeux doux et vifs à la fois, avec une taille fine et élégante. Ce rude village de 272 habitants, au milieu de terres arides, lui apparaît comme tellement austère et triste que complètement démoralisée, elle demande son changement pour raison de santé. Interviennent alors les demoiselles Marie et Rose Fonda, deux sœurs pieuses et dévouées, entièrement consacrées à la paroisse et en bons termes avec les différents curés qui s’y sont succédé.
Avec leur gentillesse coutumière, les demoiselles Fonda invitent Alexandrine à prendre ses repas avec elles, «de lui changer les idées».
Et c’est dans leur cuisine qu’un soir, elle rencontre l’abbé Joseph Auriol, un jeune homme de 26 ans. Et tombe sous le charme du prêtre lors d’une conversation animée dans un excellent français – ce qui était rare à l’époque – avec ce séduisant jeune homme qui s’avère aussi cultivé qu’elle, et qui de plus partage son goût pour la musique.
La suite est racontée dans les deux livres qui ont été écrits sur cette affaire *, et abondamment relatée dans les journaux  régionaux la relation douloureuse et passionnée des jeunes gens, les décès rapprochés des sœurs Fonda en juillet et août 1881 et la désignation du curé comme leur héritier, les accusations d’outrage aux mœurs puis d’empoisonnement lancées contre l’abbé Auriol, l’arrestation du curé en septembre sur la foi d’une longue lettre adressée au Procureur de Prades, de Michel Salcenach, virulent anti-cléricaliste et ennemi notoire de Joseph Auriol. Mais là n’est pas notre sujet…
Rappelons seulement que le prêtre a toujours cherché à préserver son amie, et que la violence de la campagne de presse n’eut d’égal que l’acharnement des anticléricaux à le faire condamner malgré le caractère douteux des «» d’empoisonnement. Le procès, houleux, aboutit à la condamnation de Joseph Auriol aux travaux forcés. Il y est mort épuisé, au bout de deux ans. Il avait trente ans.

La disparition
Notre Alexandrine, on perd sa trace fin septembre 1881, à Carcassonne, où les amoureux avaient rendez-vous, projetant de fuir ensemble dans une autre région (ou un autre pays...). Mais Joseph ne la rejoindra jamais. C’est à la gare de Carcassonne où elle est aperçue la dernière fois, sans qu’on sache dans quel train elle est montée et vers quelle destination inconnue. C’est là que commence une période de grand mystère, puisque pendant 15 années, d’octobre 1881 à octobre 1896, personne ne peut aujourd’hui affirmer savoir où ses deux frères – tous deux prêtres ne l’oublions pas- l’ont cachée pour échapper au scandale. Certains parlent de l’Espagne… D’autres, dont mes grand-tantes, d’un couvent dans l’est de la France… Une seule chose est sûre, c’est que le secret sera incroyablement bien gardé, même au sein de sa propre famille, qui est aussi la mienne
Mon arrière grand-mère, Marie ROUSSE était la cousine germaine d’Alexandrine. Leurs mamans, Marie et Élisabeth ESTÈVE étaient sœurs. Et mes grandes tantes, Louisette et Yvonne PAYRI se souviennent très bien de «Alexandrine», jolie femme plutôt petite, mince et discrète – solitaire même – toujours de noir vêtue.
Ma grand-mère, Rose ARROUS, lorsqu’elle était enfant, était allée passer des vacances à Nohèdes avec sa tante Alexandrine, et se rappelait parfaitement des visites que Joseph faisait à l’école.
Enfin, un jour, la nouvelle se répand à Mosset. Alexandrine est revenue au village. Elle a maintenant 40 ans, et va assez rapidement épouser Joseph Quès, 47 ans, plutôt bel homme, veuf avec 4 garçons et une petite fille de 2 ans, Denise Alexandrine élèvera Denise comme sa fille, et restera liée avec elle par une profonde affection jusqu’à la fin de sa vie.
Ainsi, Alexandrine va vivre au Mas Quès pendant plusieurs années. Puis elle reviendra habiter dans la maison familiale des Estève avec son mari et la jeune Denise, Denise qui deviendra à son tour institutrice et exercera longtemps à Campôme.

Le mystère
Jamais Alexandrine ne se départira de sa discrétion, et les Mossétans qui s’en souviennent la décrivent comme "originale" «» (parce que différente ?) "effacée" et "secrète" et "très pieuse.".
Mais de son vivant comme après sa mort - en 1931 – toute question concernant Tante Alexandrine sera interdite dans la famille. Sujet tellement tabou qu’à la parution du livre «faute de l’abbé Auriol», la simple lecture du livre sera interdite à ses trois nièces… Celles-ci se rappellent pourtant fort bien cette femme douce et menue qui effectuait de petits travaux de broderie et de couture et ne sortait presque jamais, si ce n’est pour aller à la messe chaque dimanche, une voilette ramenée sur ses fins cheveux gris. Pour le 1 janvier Alexandrine leur donnait 5 sous, et lorsqu’elle les embrassait, sa peau était douce et parfumée.
Entourée de ses secrets, obéissant docilement à ses frères, muette sur l’extraordinaire  «Auriol» qui a pourtant fait couler beaucoup d’encre, comme sur les quinze mystérieuses années qui ont suivi cette affaire, la tendre Alexandrine a elle-même contribué à  rendre le mystère plus épais, et …cette histoire tellement romanesque, n’est-ce pas
*-«La faute de l’Abbé Auriol»
 - «crime du curé de Nohèdes» de Pierre Bécat

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Mis à jour le 27/07/2017
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