Fabre Marius - Généalogie de Mosset

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Fabre Marius

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Pierre Marius Fabre
(1907-1990)
Fonctionnaire des PTT
Militant socialiste puis communiste
Résistant - Déporté en Allemagne
Syndicaliste

Sous Lieutenant des FFI
Arrété par la Gestapo le 31 mars 1944
Croix de guerre avec Palme le 20 septembre 1946

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Marius Fabre.
Né le 02/03/1907 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), mort le 24/04/1990 à Perpignan (Pyrénées orientales).

Fonctionnaires aux PTT, militant socialiste (1926 - 1936) puis communiste (1936 - 1938), de la CGTU et de la CGT, secrétaire avant 1939 de la fédération postale (CGT) de l'Aude, résistant, résistant.

Marius Fabre naquit à Salon-de-Provence car ses parents originaires de Prades (Pyrénées-Orientales), s'installèrent dans cette ville en 1900. Son père, François Fabre, bottier, était un sympathisant radical-socialiste. Sa mère, Rose Moy, n'exerçait pas de profession. Il avait un frère, de sept ans son aîné. En 1909, la famille Fabre quitta Salon-de-Provence car le logement qu'elle occupait fut détruit par le tremblement de terre qui frappa une partie de la Provence en juin 1909. De cette date a mis 1926, Marius Fabre résida à Prades. Sa scolarité  s'y déroula. Il fut reçu au brevet élémentaire puis au brevet supérieur.
En mai 1926, il fut nommé surnuméraire des PTT à Paris (Seine). Il adhéra aussitôt au syndicat CGT des agents des PTT où il fut chargé de représenter les agents débutants. Quelque temps après il adhéra, dans le VIIe arrondissement de Paris, aux jeunesses socialistes. Il collabora au journal l'Etincelle socialiste de Maurice Maurin pour lequel il écrivit quelques articles. Il fit à ce moment-là la connaissance de Pierre Brossolette qui collaborait occasionnellement à ce journal. En 1926, il participa à la grève de Paris centrale dirigée notamment contre le ministre des finances, Joseph Caillaux. À la suite de ce mouvement il fut déplacé, par mesure disciplinaire au Havre (Seine-Inférieure).
Ses activités politiques et syndicales furent interrompues par son service militaire qu'il effectua de mai 1927 à novembre 1928 au huitième régiment du Génie à Toulouse (Haute-Garonne), Nice (Alpes-Maritimes) et à Paris (Seine). À son retour à la vie civile, il travailla peu de temps à Marseille (Bouches-du-Rhône) puis à Lyon (Rome). Il reprit contact avec le mouvement syndical (CGT).
Le 01/06/1929, il se maria avec une employée des PTT, Germaine BOUSQUET, née à Prades. Le couple eut deux enfants : un garçon [Francis, né en 1930, ancien élève de l'ENA, Conseiller Maître à la Cour des Comptes] et une fille. Après son mariage, il rejoignit à la fin de 1929 son épouse à Narbonne (Aude). Il adhéra à ce moment-là à la section socialiste SFIO de Prades, localité où il était électeur. Pendant les années 1930, Marius Fabre mena de pair des activités politiques à Prades (Pyrénées orientales) et syndicales à Narbonne.
Marius Fabre fut avec Michel Boix et Jean Font l'un des artisans de l'« Avant-garde ». Celle-ci fut d'abord une amicale politique pradéenne. Un « Cercle d'avant-garde » fut ensuite créé à Prades. Bientôt cette organisation se dota d'un organe de presse, l'Avant-garde auquel Fabre prit une part active. Parmi les premiers militants de l'«Avant-garde », figuraient entre autres le futur député socialiste SFIO de la circonscription, Joseph Rous, son neveu Jean Rous, futur militant trotskiste et Léopold Figuères, le futur dirigeant national de la Jeunesse communiste.
Le cercle d'«Avant-garde » de Prades permit d'intégrer à la vie politique nombre de « Sans partis », quelquefois militants syndicalistes, autour d'un noyau composé, au début, d'anciens militants du PC qui désapprouvaient la politique de ce parti au moment de la « Troisième période » (de l'internationale communiste) et de militants du parti socialiste SFIO. Les  « Cercles d'Avant-garde » contribuèrent à empêcher la réélection de René Victor Manaud, député sortant de Prades, et assurèrent de ce fait l'élection de Joseph Rous.
Marius Fabre quitta l'« Avant-garde » à la fin de 1933, à la suite du différend qui opposa Joseph Rous à son responsable Pradéen Michel Boix. D'après Marius Fabre, la section socialiste SFIO de Prades avait posé une condition à Joseph Rous avant d'approuver sa candidature à la députation : que Michel Boix assurera une partie du secrétariat politique du futur député de Prades. Ainsi, Michel Boix aurait pu « contrôler », au nom de ses camarades, l'activité politique du futur député. Mais après son élection, Joseph Rous refusa d'intégrer Michel Boix dans son secrétariat, ce qui contribua à l'éclatement de l'« Avant-garde. ». Marius Fabre tenta d'empêcher cela en proposant la création d'un « comité de conciliation » qui eût permis de résoudre le différend. Le député socialiste refusa.
En 1935, à l'occasion des élections sénatoriales d'octobre, Marius Fabre créa avec Michel Boix un journal, l'Assommoir, qu'ils financèrent eux-mêmes. Cette feuille, purement conjoncturelle, soutient la candidature de Jean Payra à l'élection sénatoriales. Mais le député de Prades, Joseph Rous, briguait lui aussi le siège de sénateur. L'Assommoir prit publiquement à partie ce dernier qui porta plainte contre Marius Fabre. Ce dernier fut menacé d'être déplacé d'office à Tourcoing (Nord). Jean Payra intervint en sa faveur. L'Assommoir parut jusqu'aux élections législatives de 1936.
À la fin de 1936, Marius Fabre quitta la SFIO « en raison de l'attitude hypocrite et malhonnête des principaux dirigeants du parti dans l'affaire Sabatier », un militant de la SFIO et de la CGT qui se présenta comme socialiste indépendant contre Léon Blum à Narbonne. Il adhéra presque aussitôt (à la fin de 1936) au parti communiste. Avant l'unité syndicale, Marius Fabre, militant de la SFIO, avait quitté la CGT et avait adhéré à la Confédération générale du travail unitaire CGTU. Peut-être ce passé de militants « unitaires » favorisa-t-il son adhésion au PC ? Militant du PC, il fut vite « déçu par le fonctionnement et le centralisme abusif de ce parti » qu'il quitta pour un motif qui rappelait, à maints égards, celui qui l'avait amené à démissionner de la SFIO.
Il fut un actif militant de la CGTU narbonnaise - ce qui était « très mal vu » lorsqu'il adhéra à la SFIO - puis à la CGT réunifiée. De 1937 (août 1938 ?) à 1939 il fut secrétaire de la fédération postale de l'Aude. Il fut un « antimunichois » résolu. Il réprouva, moins d'un an plus tard, la signature du pacte germano-soviétique. Il fut conforté dans cette attitude par les propos que, selon son témoignage, Gabriel Péri, résidant alors au Grand hôtel de Prades, lui aurait tenus le 03/09/1939 : « Je ne comprends pas le Pacte germano-soviétique «. Pairie laissa à Fabre l'impression d'avoir était, à ce moment-là, un « homme désorienté ». Marius Fabre fut mobilisé le 5 septembre au Génie et transmissions à Brignoles (Var) est affecté à l'état-major de la 66e Division d'Infanterie près de Nice (Alpes-Maritimes). En juin 1940, il assista aux combats contre les forces italiennes qui lancèrent une offensive dans le secteur. Démobilisé, il revint à Narbonne. Très rapidement il devint résistant, adhérent du mouvement « Combat » à Narbonne en octobre 1941.
Marius Fabre fut nommée en 1942 rédacteurs à la rédaction du service télégraphique à Toulouse (Haute-Garonne). Si à Narbonne il ne fut pas très actif, à Toulouse il occupa des postes de premier plan dans la résistance. En juillet 1943, il devint l'adjoint de Maurice Dides, chef régional du noyautage des administrations publiques (NAP) de « Combat » puis des Mouvements unis de résistance (MUR) depuis mai 1943. Après l'arrestation de Maurice Dides, Marius Fabre devint chef du NAP de la région 4 (composé des départements suivants : Haute-Garonne, Ariège, Tarn, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Gers et des partie de la Gironde, des Landes et des Basses Pyrénées incluses dans la zone libre).
Parallèlement, il participa à l'action de deux réseaux de renseignements de l'Office of stratégic service (OSS) services de renseignement de l'armée américaine. Le réseau «Akak » fournissait directement des renseignements à l'OSS : il avait beaucoup d'agents dans les Pyrénées orientales et plus particulièrement en Cerdagne. Quant au réseau « Mission Jean », il avait pour tâche de vérifier les renseignements qui avaient été fournis à l'OSS par d'autres résistants.
Ce fut en sa qualité de membre du réseau « Mission Jean » qu'il fut arrêté à Toulouse par la Gestapo le 31/03/1944. Il resta pendant 40 jours entre ses mains. Torturé, Marius ne parla pas. D'ailleurs, personne parmi ses collaborateurs ne fut arrêté après lui. Il fut transféré à Compiègne (Oise) qu'il quitta le 04/06/1944  pour gagner le camp de concentration de Neuengamme (Allemagne). Il y reste un mois. À compter du 11/07/1944, il fut interné à Sachsenhausen-Orianenburg (Allemagne). Il fut ensuite transféré au commando de Falkensee, usine d'armement située à 30 km au nord-est de Berlin (Allemagne). Ayant réussi à se faire passer pour ingénieur, il contrôlait les presses et les fours électriques (notamment à Maach où l'on fabriquait des tanks, des obus et des éléments de V2).
Libéré par l'armée rouge le 26/04/1945, il quitta Berlin le 01/06/1945. Après un voyage d'une semaine en train, il put enfin rejoindre son domicile toulousain, le 07/06/1945.
Il reprit ses activités professionnelles à Toulouse en 1946 en qualité de rédacteur aux PTT. De 1949 à 1962, il fut inspecteur principal des télécommunications à Lyon (Rhône). Jusqu'à sa retraite, qu'il prit en 1972, il fut adjoint au directeur régional des bâtiments des PTT à Perpignan.
Marius Fabre adhéra à nouveau à la CGT en 1946. Après la scission de FO, il demeura à la CGT, organisation à laquelle il cotise à jusqu'à son départ à la retraite en 1972. Après la seconde guerre mondiale, il n'eut plus de fonctions dirigeantes dans le mouvement syndical ni aucune activité politique. Mais, selon ses dires, il restait un homme de gauche. En 1987, encore, il s'occupait du concours de la résistance et de la déportation des lycées et des collèges dans les Pyrénées orientales.

Sources :
- AC Salon de Provence, État civil Balent,
- DBMOF (XXVIII), 1986, pp 154-156
- DBMOF (5), de 1009, CDRom annexe -
- L'Avant-garde (Prades) 1932-1933 et numéro 49 de juin 1935
- Entretien avec Marius  Fabre (Font-Romeu, 23 et 30 août 1983)
- Témoignage écrit de Marius Fabre remis à André Balent (août 1983)
- Interview de Jean Font (Prades, 21 août 1974).

André Balent
Nouveau Dictionnaire de Biographies Roussillonnaises- 17789-2011 - Tome 1 - page 431
Publication de l'Olivier 2, rue Théodore Guiter 66320 Pézilla-la-Rivière.

 
Mis à jour le 27/07/2017
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