Dimon Etienne - Généalogie de Mosset

Rechercher
Aller au contenu

Menu principal :

Dimon Etienne

Mossétans > Biographies > Biographies D - L

Etienne Dimon (1830-1908)
Maire de Mosset 1 mois en 1875


Etienne Dimon, né le 13/02/1830 à Mosset, est le fils de Dominique Dimon (Sosa 56) et de Jeanne Brouzy.

Service militaire
Il figure sur le Tableau de recensement pour la classe 1849 (certifié conforme par le maire, Bazinet, le 15/02/1851) avec le  N° 20. Sa taille est de 1,65 m, il “Sait lire et écrire”.
Il est désigné définitivement et est reconnu propre au service. (Archives de la mairie de Mosset)
On le retrouve encore en 1850 avec le tirage du N°19. Il est reconnu propre au Service

En 1884 la commune lui doit 1500 francs qui avaient été empruntés à Ville Baptiste en 1879 et que ce dernier lui a transféré. (ADPO 2OP2262)

Le Maire éphémère de 1875
1 -
Démission du maire Sébastien Bazinet le 17/08/1875 (ADPO 2M69)
Sébastien Bazinet écrit dans sa lettre de démission au Sous-préfet : "Malgré mon dévouement au gouvernement, malgré ma résolution bien arrêtée de chercher à lui prêter mon concours en toute occasion, je me suis forcé à donner ma démission de Maire de la commune de Mosset. Plusieurs motifs m'y poussent. Le plus puissant entre tous, c'est l'incompatibilité que je reconnais exister, entre ma profession de médecin et les fonctions de maire."
Quelle est la situation à Mosset
On l’apprend par la lettre du 22/08/1875 du Sous-préfet de Prades au Préfet des Pyrénées Orientales
"La situation de Monsieur Bazinet avait toujours été si tendue avec le Conseil Municipal de Mosset, dont il ne faisait pas partie, que j'ai été satisfait de sa retraite, d'ailleurs volontaire et que je n'ai pas considéré comme opportun de tenter la moindre démarche pour le faire revenir sur sa détermination.
Vois connaissez, Monsieur le Préfet, le mauvais esprit qui anime la majorité du Conseil Municipal de Mosset. Je veux croire que la personne de Monsieur Bazinet pouvait dans une certaine mesure surexciter l'opposition constante de ce Conseil, mais j'ai aussi la conviction que le départ de Monsieur Bazinet ne mettra pas fin à cette série de réclamations  et de plaintes qui émanent d'un certain nombre de membres du Conseil Municipal.
Quoi qu'il en soit et pour obéir à la fois à des convenances locales et à des courants nouveaux, j'ai dû  chercher une succession à Monsieur Bazinet parmi les membres du Conseil Municipal en exercice. Mes choix étaient naturellement très circonscrits, puisque 7 membres du Conseil Municipal sur 12 ont, sous l'inspiration de  leurs collègues, le Docteur Benjamin Cantié
(1815-1900) et le Sieur Jacques Ruffiandis (1823-1891), ancien maire, ont fait une guerre continuelle au maire démissionnaire et que j'espère pour ma part devoir être éliminés  de toute combinaison municipale.
Après m'être entouré de renseignements, mes vues se sont arrêtées sur le Sieur Dimon Etienne, troisième inscrit sur la liste du Conseil municipal. Dimon Etienne est un propriétaire cultivateur aisé qui a toujours refusé de s'associer aux attaques passionnées de ses collègues contre Monsieur le Docteur Bazinet. Sans avoir beaucoup d'instruction, il n'en est pas entièrement dépourvu, et il est en outre servi par un sens très droit, ce qui compense bien les autres lacunes.
Je n'ai pas songé présenter à votre agrément le Sieur Arrous Pierre , adjoint au maire actuel, puisqu'il ne fait pas partie du Conseil Municipal et qu'il y a moins d'inconvénients à choisir les maires des communes rurales parmi les conseillers municipaux, alors même que les conseils laissent à désirer, que de les prendre en dehors.
J'ai donc l'honneur, Monsieur le Préfet, de vous proposer pour remplir les fonctions de maire, Monsieur Dimon Etienne, Conseiller Municipal. Ce candidat est sans opinion politique accentuée mais appartient au parti conservateur, contrairement à ses collègues, qui forment la majorité du Conseil.
Je n'ai certes aucune appréhension à voir la mise en demeure formulée sous forme de menace dans la pièce ci-jointe que je crois devoir vous communiquer  mais il importe de faire cesser tout prétexte d'attaque que le maire actuel ne savait pas suffisamment éviter
."

La mise en demeure est la lettre suivante de 7 Conseillers municipaux du 17/08/1875
"Nous trouvons étonnant, Monsieur le Sous-préfet, qu'après tant de pétitions, nous voulons dire tant de plaintes fondées, touchant la conduite administrative de Monsieur le Maire, qui résiste encore à la loi et qu'il veuille toujours la soumettre à son caprice. Faites-nous donc le plaisir, si nous avons tord et qu'il ait raison, de demander notre révocation. De la sorte nous serons dégagés de la responsabilité que nous portons."
Signé : Ruffiandis, Marty, Cantié, Escanyé, Ville, Manaud, Rousse.
- Et le 24/08/1875 Dimon Etienne (1830-1908) est nommé. Mais le nouveau maire est immédiatement soumis à rude épreuveAndré Vernet (1821-1895), ancien instituteur et secrétaire de Mairie envoie 6 jours après cette nomination la lettre suivanteSous-préfet datée du 30/08/1875
"Je crois devoir porter à votre connaissance un incident qui s'est produit avant hier immédiatement après l'installation du nouveau maire.
Le conseiller municipal Cantié, s'adressant au Magistrat municipal à l'installation duquel il venait d'assister  dit "Maintenant Dimon, si tu ne marches pas avec nous, je te ferais la guerre, comme à l'autre. Ma main ne me fatiguera pas d'écrire." Presque aussi tôt il ajouta : "je suis d'avis de réduire le traitement du garde à zéro."
Hier pendant la séance, le nouveau maire a été traité d'ignorant, d'incapable, avec des cris et une
violence extrême parce qu'il a refusé le renvoi du secrétaire et du garde. Le maire a répondu qu'il ne voulait rien changer, attendu qu'il n'avait à se plaindre ni de l'un ni de l'autre. Au sortir de la séance, le conseil s'est partagé en plusieurs groupes, se livrant à toutes sortes d'imprécations. Le groupe où se trouvait l'ex maire Ruffiandis, se faisait surtout remarquer  et cette effervescence s'est prolongée jusqu'à 11 heures du soir par des chants, du tapage dans les rues et principalement au cercle ou le Conseil Municipal se donne d'ordinaire rendez-vous.
Bien des gens se plaignent de ces bruits nocturnes qui empêchent de dormir.
Une de ces nuits dernières, l'adjoint a distingué vers les 2 heures du matin, le citoyen Cantié à la tête d'une troupe de jeunes gens remplissant l'air de vociférations, réveillant les gens et jetant des pierres aux personnes qui se montraient à leurs fenêtres. Plus tard l'Adjoint a réprimandé cet énergumène en présence d'un grand nombre d'habitants et celui-ci répondit que personne ne pouvait l'empêcher de faire ce qu'il faisait et il rentra au cabaret.
Ces  scènes se répètent souvent notamment le samedi et le dimanche  au soir. L'avis des gens paisibles est qu'elles doivent être réprimées  et que quelques exemples seraient salutaires. On pense que l'ex maire et Cantié, sous l'administration duquel les désordres étaient tolérés, même encouragés…………..
Ma conscience me fait un devoir de vous signaler ces faits qui ne se produisent que parce que rien n'a été fait contre les discours scandaleux du citoyen Cantié qui, non seulement est parvenu à corrompre la majorité du Conseil Municipal, mais aussi, malheureusement, une grande partie de ses habitants et principalement les jeunes
." (ADPO 2M69)

3 - Démission du maire Dimon Etienne le 23/09/1875
"J'ai été flatté de l'honneur que vous m'avez fait en me faisant nommer maire de la commune de Mosset.
Je regrette beaucoup de ne pouvoir répondre à cette marque de confiance de votre part en continuant de remplir les fonctions de maire.
D'un côté, mes occupations s'y opposent et de l'autre, je trouve la tâche trop difficile à cause de l'opposition systématique du Conseil Municipal, dont la majorité m'est toujours hostile….
J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien accepter ma démission de maire…."

Lettre du sous-préfet du 08/10/1875
"Monsieur Etienne Dimon se démet également de ses fonctions municipales.
Je n'ai pas pu faire revenir Monsieur Dimon sur sa décision. Maire choisi parmi les membres du Conseil municipal et malgré la prudence et la réserve dont il avait toujours fait preuve au milieu des luttes passionnées et incessantes dirigées contre son prédécesseur, Monsieur Dimon n'a pas trouvé grâce devant ses collègues du Conseil. Ces derniers qui dans leurs attaques contre Monsieur  le Docteur Bazinet revendiquaient surtout le privilège de voir le maire choisi dans le sein du Conseil, n'ont tenu aucun compte des efforts faits par l'Administration supérieure pour leur donner satisfaction.. Ils voulaient avant tout que le pouvoir municipal fut placé entre leurs mains.

Aussi on les a vus.. dicter leurs conditions au nouveau maire c'est à dire exiger de lui  le renvoi de tous les fonctionnaires ou agents de la commune qui ont conservé quelques soucis des principes d'ordre et de discipline administrative. Monsieur le Docteur Cantié, l'adversaire acharné du Docteur Bazinet, l'auteur des réclamations et dénonciations contre tous ceux qui ne veulent pas être avec lui et s'incliner sous sa domination, a du reste,  fait brutalement connaître le but poursuivi par ses amis et par lui,  lorsqu'il s'est écrié en s'adressant à Monsieur Dimon : " Si tu ne marches pas avec nous, je te ferai la guerre comme à l'autre."
Monsieur Dimon, je me plais à le dire à sa louange, a su résister à leurs demandes et mépriser leurs attaques, mais, comme il le dit dans sa lettre, il ne se sent pas assez de force pour continuer la lutte et il préfère se retirer
." (2M69)

Le successeur sera le Docteur Radical Socialiste Benjamin Cantier (1842-1900)

 
Mis à jour le 27/07/2017
Copyright 2015. All rights reserved.
Retourner au contenu | Retourner au menu